Ces images, réalisées par Bernard Gomez en Guadeloupe tout au long de l’élaboration du film de Sylvaine Dampierre le pays à l’envers ne sont pas à proprement parler des photographies de repérage. Jalonnant le parcours dessiné par le film, au fil des rencontres, elles proposent une vision singulière, en écho à la démarche cinématographique
L’exposition présente un premier volet du travail que le photographe mène en Guadeloupe depuis 2006 et décline les rapports entre photographie et cinéma, en explorant quelques-uns des lieux du film – le port de Pointe à Pitre, la ville du Gosier et ses jardins créoles, l’ancienne usine Darboussier ; en réinterprétant certains de ses thèmes – le voyage, l’ancrage, la mémoire ; en mettant en scène certains de ses personnages – comme la chorégraphe Léna Blou ou les jardiniers du Gosier.
Mais les photographies prolongent aussi le film, en inventant d’autres rencontres. La proposition photographique tantôt se joue du motif de l’envers pour saisir la vérité de corps en mouvement qui se détournent, mais toujours inscrits, ancrés dans le paysage et tantôt propose de saisissants face-à-face, des portraits intenses, des regards caméras.
Partenaires en création depuis longtemps, la cinéaste et le photographe croisent une nouvelle fois leurs regards et s’invitent mutuellement au voyage : ces photographies sont nées d’un film, à moins que ce ne soit l’inverse …